Interview d'Arnaud Latour et Emmanuelle Chambard, vice-présidents aux services de proximité, aux solidarités, à l'action sociale et à la santé


Interview d’Arnaud Latour et Emmanuelle Chambard

Pour quelles raisons avez-vous souhaité mettre en place un groupe de travail « cohésion sociale » au sein de l'ADGCF ?

Emmanuelle Chambard : La crise Covid a intensifiée la notion de « cohésion sociale » au sein des intercommunalités et la santé a été prise en compte par de nombreux EPCI alors que jusqu'à lors ce thème était plutôt un champ communal. Ce groupe de travail est un lieu d'échanges sur les expériences des uns et des autres et nous proposons de recueillir la parole et les propositions des professionnels des EPCI afin d'apporter une vision complémentaire aux élus d'Intercommunalités de France et ainsi enrichir les débats.

Arnaud Latour : Pour ma part, certainement en lien avec la prise de conscience de certaines fragilités de notre système et de certaines catégories de population, nous avons été nombreux à être confrontés, en début de mandat, à un virage que les élus souhaitaient donner à leur action. Le sujet de la cohésion sociale au sein des EPCI a été rapidement abordé, comme un pilier aussi important et nécessaire que l'urgence climatique. Sur Grand Angoulême, une nouvelle direction de la cohésion sociale et de l'égalité femmes-hommes a été créée dans cette dynamique. Intercommunalités de France a également mis en œuvre une commission à laquelle nous sommes associés, afin que les travaux s'enrichissement mutuellement des regards d'élus et de techniciens.

 

Quels sont les sujets à l'agenda de ce groupe de travail pour l'année 2022, et à qui s'adresse-t-il?

Emmanuelle Chambard  /Arnaud Latour  : Nous aborderons tous les sujets traités par la commission « cohésion sociale » d'Intercommunalités de France en 2022, à savoir la culture, la jeunesse, le vieillissement, et la santé. Il s'adresse à toutes les équipes de directions en charge ou sensibilisées à ces sujets, pas seulement aux DGS et DGA. Toutes les contributions ou retours d'expériences seront les bienvenues pour enrichir les débats de sujets finalement un peu nouveaux pour les EPCI dès lors qu'ils doivent être en cohérence et en totale transversalité avec de nombreuses politiques publiques. Cela oblige également à questionner nos organisations afin de mieux les appréhender, de façon moins segmentée et moins labyrinthique.

 

La première réunion s'est tenue le 21 janvier sur les politiques culturelles intercommunales. Quelles sont les principaux enseignements que vous en tirez ?

Emmanuelle Chambard : L'importance de la volonté politique dans les actions culturelles au sein des EPCI est le socle de toute démarche quel que soit la taille de la collectivité (de communautés de communes aux agglomération), et de la typologie du territoire (milieu rural, urbain ou péri-urbain). Les champs d'intervention sont complémentaires et organisées au sein de différents services : lecture publique, conservatoire, partenaires culturels, les démarches d'AEC (Éducation Artistique et Culturelle), festivals, … et la richesse des actions est le témoin d'une véritable dynamique culturelle de nos territoires.

Arnaud Latour : Nous étions une trentaine et le nombre confirme qu'il y a un intérêt sur le sujet des politiques culturelles, à l'échelle intercommunale, en complément des actions communales ou associatives. Je retiendrai également un point qui me semble rassurant, la parole des techniciens n'est pas d'affirmer volonté de transfert ou de quelque mécanique de mutualisation comme ce fut le cas lors des dernières décennies. Une intercommunalité culturelle coordinatrice, espace de partage et de dialogue, de cohérence d'action, pas seulement de financements, reste un socle largement partagé par les intervenants.

Téléchargez la contribution de l'ADGCF sur les politiques culturelles

[15/02/2022]