Cher(e)s collègues, cher(e)s partenaires, cher(e)s ami(e)s,
Notre pays traverse une crise sanitaire d'une ampleur inédite. L'urgence, vous la connaissez : ralentir la propagation du virus afin d'éviter la saturation de notre système de santé et protéger les plus fragiles d'entre nous.
Dans ce contexte exceptionnel, je veux tout d'abord saluer l'engagement des directeurs généraux des communautés et métropoles et de leurs équipes qui sont en première ligne face à l'épidémie qui frappe de plein fouet nos territoires : je sais combien vous vous mobilisez auprès des Français pour garantir le maintien des services publics en lien étroit avec nos pairs communaux. Face à l'adversité, il nous faut garder la tête froide. A cet égard, n'hésitez pas à faire usage de notre plateforme collaborative (www.adgcf.fr) pour témoigner de votre expérience, relayer vos bonnes pratiques mais aussi faire part de vos interrogations, voire de vos doutes et ainsi donner un contenu pratique aux futures ordonnances : c'est bien le rôle de l'association que de faciliter et de valoriser vos échanges et, surtout dans ce chaos ambiant, de vous soutenir professionnellement, relationnellement et moralement.
Ensuite, je voulais dire que, même si le temps semble suspendu, l'ADGCF continue d'avancer et d'être force de proposition. Nous militons ainsi activement en soutien de l'AdCF et auprès des cabinets du Premier ministre et de la Ministre de la cohésion des territoires, pour reporter la date butoir de l'installation des exécutifs intercommunaux et, de fait, pour prolonger le mandat des « sortants », le temps, a minima, de passer le pic de la crise. Comment pourrait-il en être autrement alors même que des élus pourtant désignés dès le premier tour des municipales refusent aujourd'hui de se réunir collectivement ? Soyons sérieux et, à situation extraordinaire, engageons nos plus hautes juridictions à prendre des mesures extraordinaires et à faire preuve de pragmatisme face aux risques de propagation accrue de la maladie dans de grandes assemblées comme certains conseils communautaires.
Bien sûr, pour respecter les directives du Gouvernement, l'ADGCF a fermé ses locaux ; pour autant, David Le Bras, notre délégué général (david.lebras@adgcf.fr / 06 09 24 51 87), et Katia Paulin (katia.paulin@adgcf.fr / 06 46 24 92 45), notre déléguée générale adjointe, en télétravail, continuent d'être « sur le pont » et demeurent ainsi à votre disposition ainsi qu'à celle de nos partenaires, eux-aussi lourdement affectés dans leur organisation et dans l'exercice des missions qu'ils déploient auprès des collectivités.
Vous l'imaginez bien : cette crise aura des répercussions sur notre agenda et notamment sur le rendez-vous annuel phare de l'association, les Universités d'été des directeurs généraux des communautés et métropoles qui doivent se dérouler les 1er, 2 et 3 juillet prochains au Grand Bornand. Le Bureau national décidera, d'ici mai, de son maintien, de son report, ou de son annulation.
Enfin, je voulais vous dire qu'il y aura, sans aucun doute, un avant et un après coronavirus. Comme le disent d'ores et déjà les scientifiques, le confinement actuel n'y suffira pas. Il nous faudra, pendant plusieurs mois encore être vigilants et prendre des mesures strictes de « distanciation sociale », ce qui affectera, sur le long terme, nos relations interpersonnelles et nos méthodes de travail. Au-delà de cette dimension relationnelle et si on ne peut, pour l'heure, anticiper l'ampleur qu'aura in fine l'épidémie sur notre société, on peut cependant prendre la mesure du séisme intellectuel et idéologique qu'elle laisse poindre : mise en exergue de la fragilité du système libre-échangiste et de la globalisation, volonté affichée par certaines entreprises de relocaliser leurs processus de production, redéfinition des normes du vivre ensemble à l'aune d'une mise en tension des valeurs individualistes jusqu'ici dominantes… S'il y a un principe, une idée, un référentiel que cette crise aura remis au cœur de la conscience collective nationale, c'est celui du « politique » défini comme ce qui assure l'existence d'une société et qui en détermine les règles de vie, voire de survie. Cette place peut-être retrouvée du « politique » au service de la solidarité nationale et de la solidité du corps social, sera à discuter dès « demain » à toutes les échelles, du national au local ; gageons que cette dynamique de transition entre deux mondes que nous vivons actuellement saura alimenter les réflexions et travaux de l'ADGCF et celles de ses membres.
En attendant des jours meilleurs, prenez soin de vous et de nous tous,
Amicalement,
Pascal Fortoul
Président de l'ADGCF