Édito

Régis Petit

Président de l'ADGCF

« PLF 2026 : le double effet kiss cool »

Comme annoncé par son président Gérard Larcher, lors du dernier Congrès des maires de France, le Sénat a revu à la baisse l'effort demandé par le Gouvernement aux collectivités territoriales dans le cadre du PLF 2026. A l'issue de son examen par la Haute-Assemblée, l'objectif d'économie, fixé en premier lieu à 4, 6 milliards, a été ramené à 2 milliards. Le Sénat a donc répondu aux inquiétudes formulées ces dernières semaines par les associations d'élus face aux

risques potentiels pesant sur leur autonomie financière et sur l'investissement public local, même si les mesures adoptées sont susceptibles d'être remises en cause par l'Assemblée nationale. Dans tous les cas, le Sénat a pleinement joué son rôle, celui, revendiqué, de « chambre des territoires ». Ça, c'est le premier effet kiss cool.

 

Le second, c'est que les deux échelons territoriaux qui tirent les principaux bénéfices de ces réajustements sont, d'une part, les départements -ce que l'on peut comprendre a priori au regard de la situation budgétairement critique d'un grand nombre d'entre eux- et, d'autre part, les communes. En bref, alors que dans la version initiale du PLF la contribution imposée par le Gouvernement aux communes était de 44 % contre 37 % pour les intercommunalités, la version amendée par Sénat alourdit sensiblement la part des communautés et métropoles pour la passer à 51 % tout en réduisant la part communale à 41 %. Dit autrement, en l'état, les intercommunalités auraient à supporter plus de la moitié de l'effort demandé aux collectivités territoriales... Certes, pour l'ADGCF, il ne s'agit pas de remettre en cause le principe d'une participation des territoires au redressement des comptes publics. C'est un enjeu de solidarité nationale. Il ne s'agit pas non plus d'ignorer que la réduction de la contribution globale demandée aux collectivités telle que voulue par le Sénat aurait mécaniquement pour conséquence de minimiser le coût final pour les intercommunalités. Mais la majoration du pourcentage demandé aux communautés et métropoles semble incompréhensible au regard des missions de service public qu'elles assurent au sein du bloc communal. En effet, des problématiques écologiques à l'action économique et à la réindustrialisation en passant par le logement et les mobilités, l'intercommunalité est l'organisation qui démultiplie l'initiative locale dans le cadre d'un « contrat » entre ses communes membres, au service de leurs habitants. Plus largement, rappelons que l'intercommunalité exerce aujourd'hui 70 % des compétences du bloc local et recueille... 30 % de ses recettes. A contrario, les communes exercent 30 % des compétences du bloc local et recueillent... 70 % de ses recettes. 

 

En d'autres termes, fragiliser les communautés et les métropoles, c'est fragiliser la cohésion territoriale et le service public local et in fine, les communes les plus en difficulté. C'est le message que porte et que continuera de porter l'ADGCF auprès des administrations centrales et des chambres parlementaires, dans la perspective du PLF mais aussi du « possible » futur projet de loi de décentralisation.

 

Mes cher(e)s collègues, au-delà de ces enjeux et de ces mobilisations professionnelles à venir, je vous souhaite, à vous et à vos familles, d'excellentes fêtes de fin d'année.

 

Bien sincèrement,

Régis PETIT

Président de l'ADGCF

Vie de l'association

Les faiseurs de bifurcation : le film en accès libre sur Youtube

visionner le film

L'ADGCF met en ligne sur YouTube son nouveau court-métrage « Les faiseurs de bifurcation - et si l'écologie était la matrice des politiques intercommunales (la suite) », réalisé avec Intercommunalités de France, la

Banque des Territoires et Weka. Ce second volet donne la parole à celles et ceux qui portent concrètement la redirection écologique dans les territoires. Un film pensé comme un objet pédagogique, de débat et d'inspiration pour nourrir les échanges au sein de vos intercommunalités : comités de direction, conférences des maires, bureaux et conseils communautaires, temps d'échanges avec les élus et les partenaires locaux, etc. N'hésitez pas à le diffuser largement autour de vous et à vous en saisir largement comme support de réflexion collective et d'essaimage.

Le Conseil scientifique de l'ADGCF s'engage dans la démarche « Projets de territoires »

Le 26 novembre, Régis Petit et Pascal Fortoul ont lancé avec le Conseil scientifique la démarche 2026 sur les projets de territoires. Après les élections municipales de 2026 et la composition des nouveaux exécutifs intercommunaux, les territoires vont s'atteler

à la réécriture de leur projet de territoire. L'enjeu sera de dépasser la gestion classique des externalités négatives pour intégrer pleinement l'urgence écologique et la finitude des ressources. Dans la continuité des films « Et si... », l'ADGCF proposera en 2026 une approche méthodologique pour aider les territoires à opérer de véritables bifurcations, en plaçant la robustesse et l'habitabilité du territoire au cœur de leur projet.

L'ADGCF auditionnée par le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan

L'ADGCF a récemment été auditionnée par le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan dans le cadre de son futur rapport sur l'accessibilité des services publics. Cette contribution s'inscrit dans un projet visant à établir un diagnostic territorialisé de l'accès aux services essentiels, en intégrant les

temps de transport, la qualité du service et les limites du numérique. L'ADGCF y a partagé son analyse des dynamiques territoriales qui recomposent la géographie des services, en appelant à dépasser une approche strictement résidentielle au profit d'une logique de flux (travail, études, mobilités). À ce titre, les intercommunalités apparaissent comme l'échelon le plus pertinent pour organiser la cohérence territoriale de ces services.

« Les faiseurs de bifurcation » en débat devant les dirigeants territoriaux bretons

Vendredi 5 décembre à Saint-Brieuc, le film "Les faiseurs de bifurcation", produit par l'ADGCF, a été présenté aux dirigeants territoriaux et élus locaux bretons. Ce film met en lumière celles et ceux - élus, agents, collectifs, associations - qui bifurquent déjà

dans les territoires, engagent des ruptures de modèles et inventent concrètement d'autres manières de faire, de décider et d'agir au service de l'intérêt général. Une projection qui a suscité de nombreux échanges, en présence notamment de Sébastien Miossec, président délégué d'Intercommunalités de France.

Agenda

janvier

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Partenaires

L'UGAP récompensée pour sa politique d'achat responsable au Trophée de la commande publique 2025

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L'UGAP s'est distinguée lors du SMCL en remportant le Trophée de la commande publique 2025, dans la catégorie « politique achat responsable » pour des statistiques RSE individualisées pour piloter les achats. L'UGAP a développé un dispositif innovant de remontée des données sociales et environnementales liées aux achats réalisés via son catalogue. Chaque client public bénéficie d'une restitution personnalisée d'une quinzaine d'indicateurs RSE directement associés à ses commandes.

DGS des intercommunalités : une enquête inédite dévoile un métier exigeant mais satisfaisant

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Une récente étude du Cevipof brosse le portrait des directeurs généraux des services (DGS) des intercommunalités, ces "chevilles ouvrières du bloc communal" au rôle encore assez méconnu. Très investis dans leurs missions, ces cadres se disent néanmoins plutôt satisfaits de leur vie professionnelle. L'étude livre aussi leur opinion sur l'institution intercommunale et son devenir.

L'UGAP publie son SPASER 2025-2027

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Le SPASER inscrit des critères sociaux, environnementaux et sociétaux au cœur des politiques d'achats. Il constitue la feuille de route de l'UGAP pour la période 2025-2027, en orientant les acheteurs vers des pratiques plus responsables et innovantes. Enfin, il affirme le rôle de l'UGAP comme acteur engagé de la transition écologique et sociale, tout en valorisant ses relations avec ses partenaires et fournisseurs.

Lutter contre la précarité énergétique : découvrez le programme Slime

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Le réseau Cler, qui regroupe près de 300 structures engagées dans la transition énergétique, développe depuis 2013 le programme Slime, permettant aux collectivités de mettre en œuvre une politique ambitieuse de lutte contre la précarité énergétique. Financé jusqu'à 50 % grâce aux Certificats d'Économies d'Énergie (CEE), Slime organise les acteurs locaux pour accompagner efficacement les ménages vers les aides disponibles et compléter les dispositifs existants. Un webinaire de présentation du programme, de ses outils et financements est prévu le 5 février prochain.

Transition énergétique : 87 % des Français en feront un critère de vote en 2026

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Idex, en partenariat avec Ipsos et Villes de France, dévoile les résultats de l'édition 2025 de l'Observatoire de la Transition énergétique des territoires. En croisant pour la première fois les regards de 2 000 citoyens et de 502 maires, cette enquête inédite révèle une "triple tension" à l'approche des municipales : une urgence citoyenne sous-estimée, une action publique invisible et une contrainte budgétaire historique.

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La lettre d'information de l'ADGCF