"Vers un aggiornamento
de l'action publique locale"

Dresser un bilan « véritablement » objectif de quatre décennies de décentralisation et, plus largement, systématiser l'évaluation des politiques publiques : voilà, entre autres, deux des propositions formulées le 17 janvier dernier en Martinique par nos collègues ultramarins, à l'occasion de l'ultime étape de notre « tour de France » dédié à la définition d'un nouveau logiciel pour l'action publique locale.

A chaud, difficile de tirer une analyse approfondie des treize rencontres qui ont rythmé ces trois derniers mois et qui nous ont permis de rencontrer et d'échanger avec plus d'un demi-millier de directeurs généraux d'intercommunalité. Pour autant, on peut d'ores et déjà dégager quelques lignes de force dans les prises de parole de nos membres. Lesquelles ? Le souhait par exemple de voir les élus qui arriveront au pouvoir en 2020 prendre à bras le corps la problématique des recompositions communales, c'est-à-dire de réduire drastiquement le nombre de communes afin de mieux équilibrer le fonctionnement du bloc local. Actualité « giletiste » oblige, la question du renouveau de la démocratie a également fortement imprégné nos échanges : en débat, la ré-articulation du territoire électif et du territoire de vie mais aussi, plus largement, le besoin urgent de revitaliser la démocratie représentative à l'échelle locale et nationale au constat que notre société est de plus en plus plurielle alors que les profils de nos élus sont de plus en plus homogènes… Comment sortir des concurrences stériles entre les territoires et mettre fin à la ségrégation dans l'accès aux équipements ? En déterritorialisant l'impôt pardi ! C'est, pour nos collègues, une des hypothèses à envisager sérieusement si l'on veut, enfin, sortir des égoïsmes territoriaux. In fine, c'est bien le besoin de redonner du « sens » à l'action publique en se référant davantage au principe d' « intérêt général » et, surtout, en se préservant de l'emprise des intérêts catégoriels qui a constitué le sous-bassement « idéologique » des interventions des managers de communautés et métropoles qui ont participé à ce cycle de séminaires.

Prochaine étape ? Le lancement, courant février, de l'enquête quantitative dont l'objectif est de valider collectivement les propositions recensées à l'occasion de la phase qualitative. Il s'agit donc du deuxième étage de la fusée qui nous emmènera les 3, 4 et 5 juillet prochains à Deauville où se dérouleront nos 12èmes Universités d'été. C'est bien là que sera présentée et discutée la version finale de notre « Manifeste 2.0. » dont la seule et unique ambition est, dans la perspective de 2020, de contribuer à un véritable aggiornamento de l'action publique locale.