Mes cher(e)s collègues, mes cher(e)s ami(e)s,

 

Le 29 septembre dernier, le Conseil d'administration de l'Association des directeurs généraux des communautés de France m'a porté à sa présidence. Notre Assemblée Générale, réunie à Bordeaux le 5 octobre, a entériné ce vote. C'est, pour moi, une très grande joie et un immense honneur. Encore une fois, merci pour votre confiance.


Tracer les perspectives d’un avenir pour tous nos territoires

Je voudrais, bien sûr, saluer Yvonic Ramis - qui demeure membre de notre Conseil d'administration - pour son engagement et pour tous les services rendus à notre belle Association. Par-delà les personnalités composant nos instances nationales, par-delà nos réalités territoriales forcément contrastées, il a été un grand rassembleur. A ses côtés, nous avons pu travailler dans un climat de confiance et d'écoute mutuelle. Son mandat, bien trop court, aura été guidé par le souci permanent de consolider les fondements de l'ADGCF et d'œuvrer pour la dynamique intercommunale dans une perspective d'intérêt général. Merci Yvonic !

Je tiens aussi à rendre hommage à notre Président d'honneur, Pascal Fortoul, qui a tant fait pour notre Association et qui anime aujourd'hui notre Conseil Scientifique. J'ai enfin une pensée spéciale pour Jean Laversanne, président de l'ADGCF entre 2005 et 2008, et qui fut également DGS de la communauté d'agglomération de Seine Eure… Je tâcherai d'être digne de mes prédécesseurs !

Surtout, soyez-en certains : je serai fidèle au style « ADGCF ». L'identité de notre Association et ses atouts, ce sont ses capacités à valoriser le métier de dirigeant de communauté ou de métropole dans une logique non corporatiste, à représenter tous les types de territoires, à inscrire systématiquement nos travaux dans une dimension prospective… Nous sommes toutes et tous, au sein de notre réseau, passionnés par les territoires et persuadés que l'intercommunalité est l'échelle qui facilite le mieux le développement de l'initiative locale dans le cadre d'un « contrat » avec ses communes membres.

 

2023-2026 en perspective

 

C'est dans cet « esprit » que je veillerai à poursuivre et à mener à son terme, avec l'appui de notre Bureau exécutif, la feuille de route tracée par notre projet associatif 2020-2023. En quelques mots, nos objectifs s'inscrivent plus que jamais dans une démarche de consolidation de notre réseau professionnel (services aux adhérents, dispositif de mentorat, bourse aux missions), d'intensification de nos travaux sur les mutations territoriales et l'organisation du bloc local (Universités d'été, publications d'enquêtes et d'études, ateliers itinérants dédiés à la transformation écologique, à la transition numérique et à la chaîne de production du service public) et, bien sûr, de dynamisation de nos délégations régionales. Sur un plan plus institutionnel, je serai tout particulièrement attentif à la bonne diffusion et « infusion » de nos propositions contenues dans le recueil « 2022-2027 : changer le modèle de l'action publique territoriale » auprès des ministères concernés et du Parlement ; plus largement, je m'attacherai à donner toujours plus de rayonnement à la vision constructive de l'action publique locale que promeut l'ADGCF et aux savoir-faire de ses membres.

In fine, vous l'avez bien compris mes cher(e)s collègues, ce sont les jalons du mandat 2023-2026, qu'il s'agira de poser au cours de cette année.

 

Un chantier réflexif à l'agenda

 

Pour remplir la mission qu'elle s'est assignée, celle d'être l'aiguillon technique de l'intercommunalité, l'ADGCF doit sans cesse se montrer à la hauteur des bouleversements territoriaux contemporains, au premier rang desquels, le changement climatique, quelles que soient ses incarnations (sécheresse estivale, appauvrissement de la biodiversité, émissions de GES et approvisionnement énergétique…). Ce grand « chamboule-tout » révèle en effet avec intensité nos fragilités et éprouve au quotidien nos capacités à nous organiser collectivement pour les surmonter. C'est pourquoi, après en avoir validé le principe à l'occasion de notre dernière Assemblée Générale, je souhaite confier au Conseil Scientifique de l'ADGCF la conduite d'une réflexion posant une hypothèse sans nul doute volontariste : et si la transformation écologique devenait VÉRITABLEMENT la matrice des principales politiques territoriales que déploient les communautés et métropoles ? Dit autrement, l'objectif sera de mettre en place un dispositif prospectif et fictionnel, consistant à produire un récit des transformations écologiques ancré dans les réalités potentielles de l'administration locale et explorant les leviers principaux dont disposent nos intercommunalités pour partir à la conquête environnementale de leur territoire : une économie décarbonée, de nouveaux modèles pour l'habitat, la mobilité, les services à la population…

C'est donc une nouvelle fois avec la volonté de jouer les éclaireurs que l'ADGCF souhaite engager ce chantier prospectif en s'inscrivant non pas dans le discours des « transitions », mais plutôt dans celui des « transformations », voire des « ruptures ». Alors que le Président de la République a annoncé sa volonté d'ouvrir un nouveau chapitre de notre décentralisation, notre démarche doit précisément permettre de réinterroger l'efficacité du modèle de décentralisation préexistant ainsi que les fondements de notre fiscalité locale.

 

Mes cher(e)s collègues, mes cher(e)s ami(e)s, l'ADGCF veut porter haut et fort cette ambition. Pourquoi ? Parce que l'ADGCF n'est pas une association qui ronchonne en permanence et qui ne veut rien « bouger ». L'ADGCF veut tracer les perspectives d'un avenir pour tous nos territoires. Le challenge est bien sûr ambitieux, complexe ; raison de plus pour tous ensemble nous y atteler et surtout proposer des solutions. L'Association et son Conseil d'administration comptent sur vous tous et sur votre mobilisation pour assumer ce défi !

 

 

Régis PETIT
Président de l'ADGCF
DGS de la communauté d'agglomération Seine Eure

[19/10/2022]

Edito