A Grand Orly Seine Bièvre, des médiateurs numériques diffusent en interne un apprentissage individuel et collectif des outils digitaux. La crise sanitaire a confirmé le bon niveau d'appropriation par les agents.


Grand Orly Seine Bièvre : le numérique en mode agile

Tel cadre, autrefois peu familier avec ces outils, qui jongle avec tablette et téléphone portable pour prendre part, dans le train, à une conférence Teams ; un professeur de violon qui organise des sessions de musique collectives avec ses élèves sur internet ; des réunions de direction ou d'attribution d'appel d'offres dématérialisées, ainsi que des conférences des maires aussi fluides qu'efficaces… « Nous ne voulons pas présenter une image idyllique de l'appropriation des outils numériques par les agents, mais force est de constater que ce mouvement est ample et relativement rapide », indique Thomas Courtial, directeur du développement numérique au sein de la mission numérique de Grand Orly Seine Bièvre (Gosb).

Dès l'origine, la complexité d'unifier des systèmes d'information des différentes communautés d'agglomération, dont l'établissement public territorial est issu, pousse ses dirigeants à opter pour une organisation « full web » en mode SaaS (software as a service). Autrement dit, un accès internet et un ordinateur, un téléphone ou une tablette suffisent à se connecter à l'ensemble des outils – et des données – de la collectivité. Mais encore faut-il que les agents maîtrisent les dits logiciels, en l'occurrence essentiellement ceux de la suite Microsoft.

Sharpoint, Onedrive, ou Yammer

Pour cela, Gosb décide de recruter des médiateurs numériques, choisis au sein d'une association locale sise au Kremlin-Bicêtre. D'abord intégrés, en 2019, sur des emplois tremplins dans le cadre de l'économie sociale et solidaire, deux postes de médiateurs numériques ont aujourd'hui été pérennisés. Ils interviennent à la demande, lors d'accompagnement individuel ou collectif, le plus souvent sous une forme ludique.

« L'idée est que la digitalisation ne soit pas subie comme un rouleau compresseur imposé d'en haut, mais que les agents se forment en fonction de leurs besoins, résume Samir Abdellatif, secrétaire général. Au-delà d'une formation à l'outil, ces médiateurs forment les agents à un changement de posture, de culture induit par la révolution numérique, qui impacte l'ensemble des fonctions et des services », poursuit-il.

250 visio-conférences par jour

Antoine Valbon, directeur général des services, se félicite de la bonne maîtrise de ces outils, qui a permis à l'EPT d'assurer la continuité du service lors de la crise sanitaire. Chiffres à l'appui : « en moyenne, 250 visio-conférences se sont tenues chaque jour, 4 000 messages ont été échangés, avec 990 utilisateurs et 223 équipes sur Teams », indique-t-il. Même engouement pour des outils tels que Sharpoint, Onedrive ou Yammer. « Au même titre qu'il est admis par tout le monde qu'un cadre territorial doit avoir des compétences en marché public, en droit statutaire ou en finances publiques, il est normal et même vivement souhaitable que chacun possède un bon niveau de maturité numérique », poursuit Samir Abdellatif.

Parallèlement, l'EPT a décidé d'attribuer le même niveau d'équipement informatique à l'ensemble de ses agents, tous disposant par ailleurs d'une adresse mail au nom du Territoire. « Notre dispositif a permis de mettre 700 personnes en télétravail du jour au lendemain lors du confinement », conclut Thomas Courtial.

[23/06/2020]

Innovations territoriales