Le Rubik's Carte de l'OITC : Les impacts réels de la crise sanitaire et du rebond sur l'emploi salarié privé. Quels territoires ont sur ou sous-performé ?


Rubik’s carte du mois

Lecture : la typologie est construite à partir de deux variables. L'évolution de l'emploi salarié privé à l'échelle des intercommunalités entre 2019 et 2021. L'évolution de l'emploi salarié privé qu'auraient enregistré les intercommunalités entre 2019 et 2021 si la tendance observée entre 2014 et 2019 s'était prolongée (données simulées à partir d'une projection linéaire). Les valeurs se croisent à la valeur 0. Le croisement de ces deux variables permet de comparer les évolutions observées aux évolutions attendues.

En rouge, figurent les intercommunalités qui ont enregistré une baisse de leurs effectifs salariés privés entre 2019 et 2021 alors que si la tendance 2014-2019 s'était prolongée, elles auraient enregistré une hausse. En orange, figurent les intercommunalités qui ont enregistré une baisse entre 2019 et 2021 supérieure à la baisse attendue…   

Principaux enseignements :

  • Fin 2021, la France a largement reconstitué son stock d'emplois salariés privé d'avant la crise du Covid alors qu'il lui avait fallu plus de 10 ans pour reconstituer celui d'avant la crise financière de 2008. Après avoir perdu plus de 281 000 emplois salariés privé en 2020, le pays en a recréé plus de 647 000 en 2021, soit un surplus de 365 000 emplois salariés privés en 2021 au regard de 2019 ;
  • 976 intercommunalités (soit 78,2 %) présentent en 2021 un stock d'emplois salariés privés supérieur à celui d'avant crise (fin 2019), laissant presque sous-entendre que cette dernière a été indolore ;

  • Attention tout de même :
    • parmi celles-ci, 196 ont enregistré une hausse moins intense que celle attendue (15,7 %) ;
    • et 273 ont enregistré une baisse de leurs effectifs salariés (16 %), dont 68 (5,4 %) pour qui la baisse a été plus intense que celle attendue et 132 (10,6 %) alors qu'une hausse aurait été enregistrée si la crise n'avait pas eu lieu ;

  • les intercommunalités les plus « sous-performantes », c'est-à-dire confrontées à une baisse de l'emploi entre 2019 et 2021 alors qu'une hausse aurait dû se produire si la crise n'avait pas eu lieu, se localisent préférentiellement le long du «Y du vide » qui s'étend du grand quart nord-est au grand quart sud-ouest et du Cotentin au Massif Central ainsi que dans les Alpes, le long des frontières avec la suisse, l'Allemagne et le Luxembourg et en Ile de de France. On notera que cette catégorie est absente de la région Corse et des Outre-mer ;

  • celles qui « sur-performent » le plus, c'est-à-dire qui ont profité d'une hausse de leurs effectifs entre 2019 et 2021 alors qu'elles étaient confrontées à une baisse tendancielle avant crise, se répartissent relativement densément à peu près partout sur le territoire national, sauf dans les zones à fort dynamisme économique avant crise : Ile de France, Alsace, ex région Rhône Alpes, les Alpes, le littoral méditerranéen et atlantique et la grande périphérie des métropoles de Toulouse, Bordeaux, Nantes et Rennes ;

  • les métropoles se répartissent entre 2 catégories. 12 sous-performent et enregistrent une hausse de l'emploi entre 2019 et 2021 mais moins élevée qu'attendu (Rouen, Lyon, Paris, Dijon, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Tours, Saint Etienne, Nantes, Orléans et Clermont). Les 10 autres ont en revanche sur-performé.   

[17/12/2022]