Interview de Maëtte GULDENER, directrice générale des services de la Communauté de Communes Val Vanoise Tarentaise.


Portrait de Maëtte GULDENER

Quel est votre parcours professionnel ?

Après une formation à l'IEP de Lyon, et la réussite au concours d'attaché territoriale en 2005, j'ai travaillé comme responsable du service concours au Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de Meurthe-et-Moselle. Rapidement, j'ai souhaité rejoindre la région parisienne et travailler de plus près avec les usagers. Je suis alors arrivée à la direction du service Etat Civil - Affaires Générales en tant qu'adjointe en 2007, à la ville d'Issy-les-Moulineaux. Ville innovante de plus de 65 000 habitants, Issy-les-Moulineaux m'a permis d'acquérir une grande variété de compétences en terme de management, de la gestion des démarches de contentieux en direct avec les usagers au droit administratif et civil. Cette première expérience m'a ensuite permis de devenir responsable de l'évaluation des politiques publiques en 2009. Là aussi, cette expérience fut pour moi très intéressante à un moment où il fallait sensibiliser les élus et les cadres au besoin d'évaluation des politiques publiques dans un contexte de restriction budgétaire.

En 2012, j'ai souhaité prendre une année de césure à Vancouver grâce au Programme Vacances Travail. Cette période a été l'occasion d'être chargée de mission qualité auprès d'un groupement hospitalier canadien.

A mon retour, les compétences que j'avais acquises jusqu'ici m'ont donné l'envie de devenir DGS. Je suis donc arrivée à la tête de la future Communauté de Communes Val Vanoise Tarentaise. J'ai alors eu 6 mois pour relever le challenge de créer un projet intercommunal au sein d'un territoire où l'intercommunalité n'était pas désirée. Dans un deuxième temps, nous avons impulsé avec les élus la construction d'infrastructures dynamiques et innovantes en gérant un budget important (21 millions d'euros aujourd'hui) autour d'une équipe efficace et mobilisée.

 

Quel projet a particulièrement marqué votre carrière ?

Il y a deux projets qui m'ont particulièrement marqué : mon expérience à Issy-les-Moulineaux a été, pour moi, fondamentale. Il s'agissait d'une ville incubatrice d'idées, aux moyens innovants, où je pouvais piloter des projets et développer des compétences durables et réutilisables. La mise en place de politiques publiques a également été très formatrice dans ma trajectoire professionnelle.

Bien sûr, la création de la Communauté de Communes de Val Vanoise Tarentaise a été un challenge considérable. En arrivant six mois avant sa création, tout le travail restait à faire et le défi était très attendu. J'ai donc pu voir grandir ce projet : lorsque je suis arrivée, nous étions seulement 40 agents alors qu'aujourd'hui nous sommes 160 au service de cette intercommunalité. Les projets de transports, la compétence tourisme, la maison de santé et la mise en place d'une GEMAPI sont autant de chantiers encore en construction qui ont été des projets passionnants à initier, puis à mener. Cela a aussi été une expérience gratifiante car aujourd'hui, cette communauté de communes encore très jeune fait ses preuves et fonctionne très bien. Elle est très dynamique et a su gagner la confiance des élus avec qui nous avons mené de beaux projets.

 

Quel est votre sujet d'actualité ?

En juin, nous allons présenter le bilan de mi mandat, puis la projection du territoire sur les trois années qui restent. Dans les contextes de fusions et d'incertitudes que nous connaissons, il s'agit toujours de sujets importants.

Nous devons également retravailler notre organigramme : nous avons de nombreuses compétences au sein de notre communauté de communes, mais aucune personne habilitée dans le domaine du digital qui est pourtant un outil majeur aujourd'hui. Nous avons cependant la volonté de déployer une offre numérique d'importance pour nos usagers. Nous avions encore des concitoyens qui devaient se déplacer pour inscrire leurs enfants à des offres de loisirs. Nous avons donc mis en place un portail leur permettant de le faire depuis chez eux grâce à internet. Il y a une véritable volonté de notre part d'utiliser la transformation numérique pour simplifier les démarches d'usagers.

Enfin, il reste un travail important pour renforcer l'action de notre communauté de communes encore très jeune. Nous devons toujours la légitimer et la fortifier grâce à un processus interne dynamique et des projets novateurs. Nous sommes encore dans un élan de travail semblable à une jeune start up, nous devons donc gagner en développement.

 

Que vous apporte l'ADGCF ?

J'ai commencé à fréquenter l'ADGCF lors de leurs septièmes universités d'été du Grand-Bornand, il y a 3 ans. Je me souviens d'échanges très enrichissants avec beaucoup de contenus et d'entraide. L'association regroupe des professionnels connaissant les mêmes difficultés ou les mêmes problématiques et nous apporte souvent une véritable expertise technique. J'aime assister, dès que je le peux, aux journées d'actualités ou autres manifestations de l'ADGCF car je gagne toujours en conseils et en contenus utiles. Cette association est aussi porteuse d'une certaine bienveillance, nécessaire aujourd'hui, qui permet non seulement des conseils avisés, mais aussi une mise en relation entre collègues très précieuse.

[30/05/2017]