Hervé Boulle, DGS de la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence (5 communes – 30 000 habitants)


Portrait de Hervé Boulle

Quel est votre parcours professionnel ?

J'ai commencé ma carrière dans un syndicat de travaux de voirie en sud Ardèche en 1988. J'ai démissionné un an après pour devenir directeur du syndicat intercommunal qui deviendra la communauté de communes du pays d'Amplepuis-Thizy en 1993. À ce poste, j'ai pu accompagner la transformation du territoire en créant cette nouvelle structure et en organisant les nouvelles compétences suite à la fusion de 4 syndicats intercommunaux (2 syndicats d'assainissement en 1995 et 2 syndicats de développement économique en 1999). En plus de la gestion de cette intercommunalité bien intégrée – avec les compétences obligatoires, nous nous occupions également du logement, du tourisme, du commerce, du soutien aux filières agricole et forestière… - je coordonnais les procédures contractuelles pluriannuelles avec le département, la région et la gestion des fonds européens pour plusieurs intercommunalités. Cette dimension interterritoriale m'a permis de développer des actions de partenariats et d'animer la co-construction des projets. Cette expérience très enrichissante a pris fin en 2002, année où j'ai accepté de diriger la commune et les thermes de Balaruc les Bains (34). Pendant 6 ans, j'ai réorganisé les services de la ville et restructuré la gestion de la régie thermale. Cette expérience fut très intéressante avec notamment la découverte de nouveaux métiers, de nouvelles normes et des process de soins sans oublier les relations avec la sécurité sociale et le ministère de la Santé.

Comme de nombreux collègues, j'ai dû quitté mon poste après les élections municipales de 2008. J'ai pensé m'éloigner de la FPT et accepter un poste dans une entreprise de travaux publics dans les Bouches-du-Rhône mais l'interco m'a rattrapé. En effet, j'ai choisi de diriger la communauté de communes de Beaucaire Terre d'Argence car j'ai grandi à Beaucaire et je souhaitais apporter à mon territoire d'origine toute l'expérience acquise lors de mes précédentes fonctions.

À mon arrivée, j'ai repris toute l'organisation car il y avait un besoin important d'ingénierie et de clarification. Les besoins n'ont fait que s'accroître avec les nouvelles compétences comprenant la gestion du patrimoine (ville d'art et d'histoire), le relais d'assistantes maternelles, la mise en place du premier PPP intercommunal dans le domaine de l'éclairage public, la création d'une SPL d'ingénierie des projets d'investissement sans oublier la transformation de notre EPIC touristique en SPIC. Et ce fut un véritable défi de répondre à ces nouveaux besoins sans augmenter nos effectifs.

 

Quel projet a particulièrement marqué votre carrière ?

Il y en a plusieurs évidemment mais je vais tout de même choisir la régie thermale Rappelons que cette commune avait la particularité de gérer en régie le 1er établissement thermal de France et sa blanchisserie industrielle, il y avait là tout à apprendre, tout à découvrir et tout à mettre en place. Nous sommes passés de 37000 à 50000 curistes par an en quelques années mais ce développement ne s'est pas fait sans heurts dans un contexte où le statut social était en dehors de toute considération juridique. Par conséquent, j'ai eu 3 ou 4 années très difficiles dans un climat social très tendu en 6 ans d'exercice. En effet, j'ai dû gérer 2 grèves générales, 140 dossiers aux Prud'hommes, 60 en Cour d'appel, une trentaine en cassation tout en continuant à diriger la commune, que la régie réussisse l'approvisionnement en forages thermaux et à lancer la construction d'un centre thermoludique.

Cela peut paraître étonnant que je choisisse cette expérience compliquée comme la plus marquante de ma carrière mais je vois aujourd'hui ce dossier atypique comme une belle opportunité qui a été, pour moi, un challenge incroyable.

 

Quel est votre projet d'actualité ?

Là aussi, il y en a plusieurs notamment sur le développement économique avec la création d'une zone d'activité, le lancement d'un OPH rénovation urbaine, la préparation de notre plan Climat et du plan local de prévention des déchets ménagers.

Dans le même temps, nous avons mis en place une gestion électronique des documents et dématérialisé tous les circuits de validation et de signature en interne. Cette politique ambitieuse de dématérialisation s'étend à tous nos échanges avec la préfecture et le Trésor Public.

J'ai également mis en place une gestion prudentielle des risques pour dégager de l'autofinancement avec la baisse des frais de fonctionnement en diminuant les effectifs. Pour ce faire, j'ai fait le choix d'externaliser et de restructurer en mettant en place une véritable politique de GPEC. Dès qu'un poste se libère, on arrête de le remplacer automatiquement avec les mêmes contours et on se demande où sont véritablement nos besoins. Ainsi, nous sommes passés de 101 à 88 ETP en 5 ans.

 

Que vous apporte l'ADGCF ?

C'est pour moi le meilleur moyen de rencontrer des collègues et de nouer des liens forts avec eux. Toutes ces rencontres m'ont permis de « sortir la tête du guidon » et de prendre de la hauteur dans un climat très chaleureux et professionnel.

Si je devais résumer l'association en quelques mots, je parlerais sans doute d'une très franche camaraderie professionnelle. J'insiste sur la dimension professionnelle car nous avons la chance d'être entourés par de très bons professionnels dans une excellente ambiance.

Au niveau régional, cela nous permet de faire vivre notre délégation occitane dans un rapport de proximité avec des échanges très cordiaux. Il m'est arrivé d'appeler des collègues adhérents que je n'avais jamais rencontré et qui m'ont très bien accueilli !

Pour finir, après le travail que nous avons effectué sur le SRDEII avec Philippe Lemaire et nos collègues pour élaborer une contribution des intercommunalités et accompagner le réseau des élus de l'AdCF, nous allons répéter l'opération sur le SRADDET et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !

[29/11/2017]