Benoît Parent - Directeur Général de l'Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise, représentant du réseau des agences d'urbanisme au sein de l'ADGCF - relate son parcours professionnel et explique le rôle central d'une agence d'urbanisme dans le développement du territoire.

« Rôle d'expertise et de médiateur de l'agence d'urbanisme »


Benoît Parent

Quel a été votre parcours professionnel ?

Après un DESS aménagement, urbanisme et développement local, j'ai commencé ma carrière en tant qu'urbaniste au CAUE de la Manche, où un poste avait été créé afin de gérer les conséquences de la tempête de 1999.

En 2002, j'ai postulé à l'Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise (AURG) qui œuvrait à l'élaboration des PLU communaux dans la région. Par la suite, j'ai continué à travailler au sein de cette agence sur la planification communale, puis intercommunale, en étant notamment co-responsable du schéma de secteur du Pays Voironnais qui regroupait à l'époque 34 communes. J'ai également été amené à porter des réflexions sur le projet du territoire en tant que chef de projet du Scot du territoire de l'Aire Gapençaise. Il s'agissait d'un territoire de montagne où s'articulaient les problématiques liées au tourisme et à l'agriculture. 

Au sein de l'AURG, j'ai également eu de nombreuses missions de développement stratégique, notamment avec le lancement d'études qui devaient préfigurer les PLU au travers de chartes d'aménagement et du PADD à Bièvre Est et aux Vallons de la Tour (département de l'Isère). J'ai aussi contribué à l'appui des démarches d'accompagnement de coopérations interterritoriales.

En 2012, j'ai pu rejoindre l'équipe de direction de l'AURG avant d'être désigné Directeur Général de l'agence en 2014. Après 12 ans passés dans cette agence sur différentes fonctions, il fallait continuer le développement de notre structure et de son positionnement. Nous avons donc relancé, à ce moment-là, les projets de l'agence. Il s'agit tout d'abord, d'accompagner les nouvelles équipes issues des dernières élections municipales dans leurs travaux, notamment les intercommunalités et leurs projets de PLUi ou PLH. Mais, il s'agit surtout  d'accompagner la nouvelle Métropole Grenobloise et son projet de PLUi, ainsi que toutes les démarches structurantes qui découlaient de son nouveau statut et de ses nouvelles compétences.

À ce titre, depuis 2016, nous avons augmenté l'activité de l'agence et nous appuyons désormais plus de 5 territoires dans leurs projets de PLUi, Scot ou toutes autres démarches.

 

Quel projet a particulièrement marqué votre carrière ?

Le schéma de secteur du Pays Voironnais fut particulièrement intéressant. Il s'agissait pour nous de traduire un projet de territoire mené par les élus, et de l'articuler avec un SCoT.

Tout au long de ce travail, nous pouvions nous rendre compte que des règles qui semblaient être décidées de façon lointaine pouvaient créer une dynamique intéressante et pertinente, dès lors qu'elles trouvaient une appropriation locale plus forte grâce à la place importante accordée aux concertations et explications.

 

Avec un recul d'une dizaine d'années, nous voyons maintenant comment le territoire du Pays Voironnais a été leader par rapport aux évolutions du SCoT, à sa mise en œuvre et à son exigence.

Par ailleurs, en devenant Directeur d'agence, je devais prolonger une dynamique qui venait de s'installer, tout en permettant son appropriation par les nouveaux élus issus des élections municipales qui venaient d'avoir lieu. Il fallait également bénéficier de la participation et de l'adhésion des salariés de l'agence. Nous avons donc élaboré une charte des valeurs permettant un repositionnement de notre outil par rapport à son territoire et ses modalités d'intervention, ainsi que la définition des grands enjeux auxquels l'agence doit apporter son expertise et savoir-faire. 

 

Quel est votre sujet d'actualité ?

Nous sommes actuellement à la fin d'un important travail d'élaboration de cinq PLUi intercommunaux. À ce titre, nous contribuons à l'élaboration  du PLUi de La Métro (Grenoble-Alpes Métropole), notamment une grande partie des études techniques (mise en forme des priorités et traduction opérationnelle du projet politique de la métropole). Ce dossier entrera dans sa phase d'enquête publique courant 2019. L'agence a particulièrement apporté son expertise et son rôle de médiateur dans l'élaboration du PLUi.      

Le PLUi reste un moyen, et non pas une fin en soi. Il faut donc maintenant nous tourner vers la mise en œuvre, tout en continuant à valoriser l'expertise de l'agence dans l'élaboration de documents d'urbanisme intercommunaux. Il faut aussi travailler sur l'urbanisme de projets et sur des projets opérationnels plus thématiques à travers ces documents d'urbanisme. Il faut que l'accumulation de notre travail technique et méthodologique depuis cinq ans soit valorisée. 

 

Que vous apporte l'ADGCF ?

L'ADGCF me permet de rester à l'écoute d'interlocuteurs essentiels à mon métier. En tant qu'agence d'urbanisme, notre devoir est de rester en contact permanent avec les élus, les DG et DGA des collectivités membres.

Nouer une relation de confiance et d'échanges avec ces acteurs du terrain nous permet de mieux appréhender les enjeux et ce, afin de répondre efficacement aux attentes et besoins de ces collectivités compte tenu de réduction des ressources publiques.

L'ADGCF me permet donc de faire valoir les particularités d'un réseau d'agence d'urbanisme, tout en restant à l'écoute des problématiques des dirigeants d'intercommunalités qui nous rappellent que nous devons travailler en synergie avec les acteurs du territoire et en fonction de leurs besoins et de leurs ressources.

[20/12/2018]