Céline Flouquet, DGS de la communauté de communes de la Plaine d'Estrées (Hauts-de-France 19 communes – 18 000 habitants)
« Préparer le prochain mandat en matière de gouvernance et d'implication des élus. »
Quelles sont les principales étapes de votre parcours professionnel ?
Ingénieure de formation, j'ai poursuivi par un troisième cycle de management de l'entreprise dans les années 90. J'ai exercé ensuite plusieurs métiers dans le privé puis j'ai été élue en 2001 adjointe aux finances d'une commune de 5 000 habitants et vice-présidente aux finances dans une intercommunalité. Parallèlement, j'ai arrêté de travailler pour élever mes enfants ; quand ils ont grandi, j'ai souhaité reprendre une activité professionnelle. Je suis entrée dans une mairie de 10 000 habitants en tant que responsable du service urbanisme. En cours de route, le maire qui m'avait engagée a souhaité que je prenne du recul sur l'opérationnel pour aller sur de la stratégie. J'ai donc suivi une formation continue sur un an à Sciences Po Rennes et j'ai obtenu un diplôme de management des collectivités territoriales. Les élections municipales de 2014 ayant changé la donne localement, j'ai ensuite candidaté sur un poste de DGS dans une intercommunalité, la Communauté de Communes Pierre Sud Oise ; j'ai été recrutée en décembre 2014 par celle-ci. Dans le cadre de la loi NOTRe, j'ai accompagné sa fusion avec une communauté d'agglomération voisine, tout en recherchant un autre poste. Depuis 3 ans, je suis DGS de la Communauté de Communes de la Plaine d'Estrées et toujours élue dans ma commune de résidence.
Quel projet a particulièrement marqué votre carrière ?
Ma carrière de DGS est assez récente, cela ne fait que 4 ans que je suis à ce poste. Et avec le renforcement des compétences communautaires, le plus beau projet, c'est selon moi celui que je n'ai pas encore fait : l'évolution de l'intercommunalité dans laquelle je suis aujourd'hui. À mon arrivée, nous étions 11 agents au sein de l'intercommunalité, aujourd'hui, nous sommes 25. C'est donc transformer cette structure en vraie communauté de communes qui travaille pour le territoire et sa population. Par ailleurs, je suis une personne qui cherche ce qu'il reste à faire plutôt que ce qui a déjà été fait.
Sinon, un moment fort dans ma jeune carrière de DGS a été un stage de 3 jours « Leadership en situation de crise », encadré par des militaires, et au sein de la base aérienne de Creil. Il s'agissait d'une série d'épreuves pour se confronter à ses limites physiques et morales. Ainsi, j'ai gagné en confiance en moi, cela m'a permis de progresser en tant que manager. En tous points, ce fut une expérience très constructive.
Quel est votre sujet d'actualité ?
Si vous demandez aux élus quels sont les sujets d'actualité de notre intercommunalité, ils pourront évoquer la compétence PLUI que nous exerçons depuis janvier 2019.
De mon point de vue, le gros sujet d'actualité de mon intercommunalité, c'est de préparer le prochain mandat en matière de gouvernance et d'implication des élus. Nous travaillons aussi sur un projet de territoire, un pacte financier et fiscal et la consolidation de nos moyens humains pour gérer correctement la communauté. C'est ce dont j'ai besoin pour gérer au mieux le territoire. Par ailleurs, avec ma collègue de la communication, nous participons au défi innovation territoriale sur la thématique « Interco 2020 ». Nous cherchons une méthode pour faire co-construire à nos élus la gouvernance du futur mandat, qu'ils définissent ensemble ce qu'ils veulent faire et comment ils veulent le faire. Leur grosse difficulté, c'est de travailler ensemble et de comprendre que « tout seul on va plus vite, mais qu'ensemble, on va plus loin ». Avec la présidente, nous formons justement un binôme, nous sommes dans une relation de confiance et il en est de même avec mon équipe. Ainsi, ma présidente sait qu'elle peut compter sur moi, et réciproquement ; elle sait que je peux compter sur mon équipe, et réciproquement. Je m'attache à ce que chacun sache ce qu'il a à faire, je m'efforce de renforcer la confiance des agents entre eux et leur estime de soi. Cela crée une émulation et mène à l'efficacité, c'est là qu'est la performance de l'équipe. Je travaille beaucoup sur l'humain.
Que vous apporte l'ADGCF ?
Adhérente à l'association depuis ma prise de poste, je n'étais pas impliquée dans les évènements organisés comme les Universités d'été. En tant que DGS d'une petite intercommunalité, je ne me sentais pas légitime. En 2018, me trouvant à un moment de ma carrière où je me demandais si j'avais vraiment eu raison de choisir cette voie, encouragée par une collègue DGS, j'ai participé pour la première fois aux Universités d'été au Grand Bornand. Là-bas, j'ai trouvé des gens avec les mêmes problématiques que moi ; on a pu réfléchir ensemble, c'est beaucoup plus constructif et facile. On a la possibilité de confronter et comparer des méthodes et des actions, tout en se ressourçant. J'y ai appris plein de choses, qui me servent au quotidien, notamment l'exercice des constellations qui avait été développé durant cette 11e édition.
L'ADGCF est aussi un véritable appui technique et managérial. On ressent beaucoup de bienveillance et de solidarité dans les différents échanges.
Aujourd'hui, j'essaie de m'impliquer aux côtés d'Emmanuel AUBER pour ma région, les Hauts-de-France, qui est peu intégrée au sein de l'association. J'ai rejoint le groupe de travail sur la parité et j'ai collaboré à la confection de la Charte. C'est un sujet qui me concerne et pour lequel je me sens impliquée car c'est une thématique à laquelle j'ai déjà été confrontée comme élue en 2001, à l'âge de 32 ans. Je souhaite ainsi apporter ma contribution aux actions réalisées et dans la prise de conscience, en prônant la persévérance et la confiance.
[24/06/2019]