Interview de Régis Petit
Communauté d'agglomération Seine Eure
60 communes - 105 431 habitants


Interview de Régis Petit

Quel est votre parcours professionnel ?

Issu d'une filière technique et très spécialisée, j'ai un parcours professionnel atypique pour un DGS.

Je suis diplômé d'un DESS environnement, sol, sous-sol, eaux continentales et marines qui m'a permis d'exercer en tant que géologue pendant les premières années de mon parcours professionnel. Tout d'abord à la Région Haute Normandie, à partir de 1995, en tant que chargé de mission pour l'élaboration du schéma interrégional d'approvisionnement du bassin parisien en matériaux de construction dans le cadre du contrat de plan interrégional du bassin parisien (CPIER à l'échelle de 8 Régions). Ayant découvert le monde des collectivités locales, j'ai passé et obtenu le concours d'ingénieur territorial en 1997. J'ai intégré la communauté de communes Seine - Eure en tant qu'ingénieur Eau et Assainissement en 1998. À mon arrivée, l'intercommunalité venait tout juste d'être créée avec seulement 3 communes. J'ai passé le concours d'ingénieur en chef en 2000. J'ai évolué progressivement pour devenir responsable du service environnement, puis directeur adjoint du service technique et directeur général des services adjoint en 2008. Enfin en 2017, au départ en retraite du directeur général des services, j'ai assuré ses fonctions pendant plusieurs mois avant d'être officiellement nommé directeur général des services de la Communauté d'Agglomération Seine - Eure le 1er avril 2018 lorsqu'elle comptait 43 communes pour 75 000 habitants.

Au 1er septembre 2019, après fusion, l'intercommunalité est composée de 60 communes pour 103 285 habitants. Ayant reçu une formation technique, j'ai appris ce métier au fil du temps, sur le terrain, plus particulièrement pour les problématiques de management. Aujourd'hui, je suis directeur général des services d'une Agglomération qui compte plus de 500 agents.

 

Quel projet a marqué votre carrière ?

La construction de mon intercommunalité est le grand projet de ma carrière. En effet, je n'ai pas connu de grandes mobilités géographiques. Presque tout mon parcours s'est construit au sein de mon intercommunalité : initialement une communauté de communes de 3 communes qui est aujourd'hui une Communauté d'agglomération de 60 communes. La construction de cette intercommunalité m'a permis de porter plusieurs casquettes, d'exercer différentes missions et différents métiers au fil des années. Je me suis notamment beaucoup investit dans toutes les questions administratives et financières comme par exemple celles concernant l'élaboration du projet de territoire ou des pactes financiers et fiscaux sur la période 2013 à 2019. En 2019, nous avons été rejoints par 150 nouveaux collègues. Cette fusion a été complexe, d'une part car elle s'est effectuée en cours d'année, et d'autre part du fait de sa proximité avec les prochaines échéances électorales. La question de la relation agents-élus était au premier plan. Nous avons dû mettre en place une dynamique d'équipe pour créer rapidement une culture commune avec une priorité donnée à l'écoute et à la bienveillance envers les agents pour construire un projet commun. Aujourd'hui, la communauté d'Agglomération Seine-Eure est la 6ème intercommunalité normande avec plus de 50% d'emplois industriels, reconnu comme un territoire à haute qualité de vie. Je suis fier d'avoir participé à la construction de cette structure dynamique qui ose et teste continuellement, et qui se développe.

 

Quel est votre sujet actualité ?

La fusion en date du 1er septembre 2019 reste l'actualité principale de notre intercommunalité. Bien entendu, le renouvellement municipal est également le sujet important du moment.

Historiquement, la communauté de communes Seine-Eure possédait essentiellement des compétences techniques : le développement économique, l'urbanisme, l'eau, l'assainissement, la gestion de la voirie, les déchets. Une première fusion avec une intercommunalité voisine, en 2013, a permis de développer et consolider un pôle social. Avec l'élargissement du 1er septembre dernier, lié à une nouvelle fusion, nous avons hérité de nouvelles compétences dans les domaines culturels et sportifs. L'objectif était de les intégrer  à l'échelle intercommunale tout en conservant de la proximité. Cette construction s'est faite par un travail étroit avec les élus. Toutes les équipes se sont donc associées pour élaborer un organigramme de préfiguration en favorisant la discussion, le partage et l'échange. Le développement durable et les transitions énergétiques font partie intégrante de toutes nos actions. Il y a eu un important travail en amont qui aujourd'hui permet un fonctionnement fluide et optimisé de notre intercommunalité. Aujourd'hui, cette fusion positionne ce territoire comme l'une des premières intercommunalités normandes. Nous avons je crois, réussi à créer un sentiment d'appartenance au sein des équipes de l'Agglomération.

 

Que vous apporte l'ADGCF ?

Je suis adhérent à l'ADGCF depuis plusieurs années et membre du bureau élargi depuis peu. L'ADGCF c'est une association innovante et dynamique qui agit réellement pour les intercommunalités de demain. Il y a de véritables moments d'échanges qui sont mis en place par l'association durant lesquels nous pouvons allier partage et connaissance. Je pense aux Universités d'été : un moment convivial, de vrais échanges et une conduite prospective, un moment d'enrichissement et d'inspiration. L'association met à notre disposition des publications et des outils de qualité qui permettent de prendre du recul sur les situations de nos territoires. C'est un véritable laboratoire de réflexion sur l'administration des territoires de demain.

[13/03/2020]