La communauté de communes des Pays de Conches entrera au capital de l'Agence France Locale au mois de juin. L'occasion d'échanger avec Marie-Odile Geslin, Directrice générale de la communauté de communes mais aussi de la commune de Conches-en-Ouche, sur les motivations de cette adhésion et la vision qu'elle porte, en tant que Directrice générale, sur l'Agence France Locale.


Agence France Locale

La communauté de communes du Pays de Conches adhérera à l'Agence France Locale en juin, rejoignant la commune de Conches-en-Ouche qui a adhéré à en janvier. Qu'est-ce qui a motivé votre choix de faire entrer ces deux collectivités au capital de l'Agence ?

Les collectivités locales sont confrontées à des difficultés croissantes dans la recherche d'organismes prêteurs. De plus les produits proposés sur le marché bancaire présentent des caractéristiques qui nécessitent une parfaite maitrise du marché financier et, pour leur gestion, des moyens dont les collectivités de notre importance démographique ne disposent pas.

 

Le Pays de Conches était membre de l'AEAFCL (Association d'étude pour l'agence de financement des collectivités locales), qui a œuvré durant plusieurs années à la création de l'Agence France Locale. Comment avez-vous perçu et vécu cette longue gestation ?

Mais surtout, la création de l'AEAFCL est intervenue à une période où la problématique des emprunts « toxiques » survenait. Les collectivités inquiètes du déploiement  de ce mode de financement devaient rechercher un moyen sûr de financement de leurs investissements. Certes les délais ont pu s'avérer longs, mais les montages juridiques de cette importance requièrent toujours du temps.

 

Quelle était selon vous la nécessité de la création d'une telle agence en France ?

La création d'une telle Agence, gérée par des collectivités, pour les collectivités locales constitue une assurance dans la recherche de produits adaptés techniquement, économiquement et juridiquement à leurs besoins, sans passer sous les fourches caudines du système bancaire classique.

 

Après l'augmentation de capital de juin, l'Agence comptera une cinquantaine de membres, de toute taille et de toute typologie, comme la Région Pays de la Loire, Marseille Provence Métropole, ou la Commune de Saint Augustin des Bois et la Communauté de Communes des Pays de Conches. Quels avantages selon vous présente cette association historique ?

Les avantages d'une telle association de collectivités de nature et importance démographique aussi diversifiée garantissent justement cette recherche d'adéquation entre l'offre et la demande de produits financiers sécurisés.

 

L'Agence France Locale délivrera ses premiers prêts à la fin de l'année 2014. La communauté de communes du Pays de Conches participera-t-elle à cette première campagne d'emprunts ?

La Commune et Communauté de Communes du Pays de Conches ont programmé pour les prochaines années d'importants investissements notamment dans les domaines de l'eau, de l'assainissement, du déploiement du THD. En fonction de l'avancement de ces dossiers, elles pourraient être amenées à recourir à la première campagne d'emprunts de l'Agence France Locale.

 

À vos yeux et pour le cas particulier du Pays de Conches, quels avantages présente l'Agence France Locale par rapport à vos partenaires historiques pour le financement de vos investissements ?

Le Pays de Conches a toujours recherché des partenaires faisant preuve d'écoute et d'adaptation. L'esprit dans lequel l'Agence France Locale a été créé correspond aux attentes de la Communauté de Communes.

 

L'adhésion à l'Agence France Locale représente un investissement (0,8 % de l'encours de dette de la collectivité). Dans une période de restriction budgétaire, comment les élus ont-ils réagi ?

Certes l'adhésion représente une charge budgétaire, mais vu la gestion stricte des budgets insufflée localement depuis de nombreuses années, cet investissement a été retenu sans difficulté par les élus.

 

L'adhésion à l'Agence France Locale véhicule un message fort d'autonomie financière, de responsabilité et d'indépendance vis-à-vis d'un pouvoir centralisé. Y a-t-il eu une communication auprès des habitants de la communauté les informant de la prise de position de leur collectivité ?

Tout comme à l'égard des élus, la communication auprès des habitants est essentielle, mais tout dossier dont l'intérêt général est démontré est accepté.

[17/07/2014]